
J’écrirai un jour les mémoires silencieuses de ces personnes effacées. Leurs visages émergent d’un nuage de formes têtues et tertiaires, un fantôme de sourire éclaire leurs lèvres et leurs yeux tristes boivent les souvenirs. J’interrogerai ces objets sans poids, étirés comme des personnages, ou ces théières vides bombant leurs flancs. Couleurs de la nuit, teintes sourdes qui embrasent nos songes. Éclats de céruse trouant la brume. Cyans ingénus et naïfs mettant de ci de là l’accord mat des matins où le soleil ne luit pas encore.