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Poésie

YKPAIHA

Je vois la terre s’évanouir

elle-même ne peut plus supporter

ce que voit chaque jour et chaque nuit

le moindre petit enfant qui n’en peut mais

le ciel s’ouvre

sous les éclats du feu

l’ombre embrase les puits ensanglantés,

l’hiver n’est plus là

l’herbe est au chômage

Ô jeunes morts

et vous femmes qui courrez

Ô vieux soldats

qui croyiez que la mort serait plus douce

à regarder

le vent ça n’existe plus

la pluie ça n’existe plus

la neige n’en parlons plus

il n’y a plus que les gravats

et de lointaines mares de glace

il n’y a plus que les cendres.

Je suis parti à l’aube

pour ne pas effrayer ma compagne qui dort

J’ai chargé sur mon épaule

les armes dont je ne sais pas me servir

j’ai ployé le dos

sous des avalanches

demain je serai loin parti au front

je me battrai pour mes frères et mes sœurs

sans espoir

mais sans relâche

pourrons-nous encore un jour chanter ?

Danser avec les femmes ?

Voir où sont les blés.

L’ennemi nous a brûlés,

il a converti nos fleuves en canaux

de sang noir

le pétrole nous aveugle

nos mains nues s’écorchent

aux tourelles de leurs chars

il n’y a plus rien il n’y a plus les éléments

l’air est aspiré par les cratères des bombes,

le feu se mêle aux armements

l’eau est salie par les cendres

et la terre disparaît sous l’amas des tombes

UKRAINE

pays plat fait pour une vie sereine

pays de céréales et de musique,

maintenant perdu, maintenant flétri

par les autres, là,

ceux qui déjà forçaient

Syriens et Caucasiens

à rendre gorge sous les cris

et découpaient au couteau

les bouches qui voulaient rire.

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